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le grand usage de l'invention dont le monde estoit redevable
a moi, puisqu'en esset je l'avois publiè, quoy qu'après 8.
ans d'attente, pendant que Mr. Newton avoit gardè in petto
ce qu'il pouvoit avoir eu; ils chercherent un pretexte pour
me faire querelle, et ils le trouverent dans certaines paroles
d'un Iournal Latin de Leipzig, qu'ils supposerent avoir
estè mises là avec mon consentement a qu'ils explique-
rent comme si j'accusois Mr. Newton d'avoir forgé son
calcul sur le mien. Soit que Mr. Newton ait esté abusè
par des Suggestions malignes, soit qu'il ait esté bien
aise d'avoir ce pretexte de s'attribüer l'invention en-m'excluant, ses adherents publierent un livre contre
moy à Londres 1712. plein defausses interpretations de
vieilles lettres, par lesquelles ils m'accusoient comme
par forme de retorsion, que c'estoit plustost moy, qui avois
pris mon invention de Mr. Newton, et on eut grand
soin d'envoyer ce libelle en France, en Italie et ailleurs.
I'estois alors à Vienne, j'appris la publication du livre,
mais assuré qu'il devoit contenir des faussetez malig-
nes, je ne daignay point de le faire venir par la poste,
mais j'escrivis à Mr. Bernoulli, l'homme de l'Europe,
qui a peutestre le mieux reussi dans la connoissance
de dans l'usage de ce calcul, et qui estoit tout à fait-
neutre de men mander son sentiment. Monsieur